Radicaux libres : stressé ou pas ?

Radicaux libres : stressé ou pas ?

Dans une précédente lettre, je vous mettais en garde contre l’abus d’antioxydants (ou de radicaux libres).

Le stress oxydatif n’est un problème que lorsqu’il y a un déséquilibre entre radicaux libres et antioxydants.

Mais comment savoir si dans VOTRE cas il y a équilibre ou déséquilibre ?

De nombreux tests sont apparus sur le marché depuis quelques années. 

Avant, il fallait passer par un laboratoire, mais aujourd’hui, certaines pharmacies proposent des tests à la minute, avec ou sans prise de sang. On peut également acheter sur Internet des kits pour tester soi-même différents composants dans le sang ou l’urine, et ce n’est pas cher du tout ! Sur ces deux types de test, je reviens plus loin.

Et je ne vous parle même pas des questionnaires en ligne, qui concluent presque toujours que vous êtes victime de stress oxydatif en vous proposant ensuite une liste de produits à acheter.

À qui et à quoi faire confiance ? Quand faut-il faire un test de stress oxydatif ? Combien investir pour avoir des résultats de qualité ?

Malheureusement, pas besoin de tests dans les situations suivantes…

Commençons par les règles générales.

Dans certaines situations, vous pouvez presque être certain d’être en situation de stress oxydatif.

Vous fumez des cigarettes ? Votre stress oxydatif peut être élevé. Ce n’est pas un hasard si les fumeurs de cigarettes souffrent fréquemment de signes de vieillissement, que ce soit au niveau de la peau ou de la cavité buccale.

De manière plus inattendue, si vous pratiquez un sport de manière intensive, vous favorisez également le stress oxydatif.

La fabrication de radicaux libres dans notre corps étant liée à la production d’énergie par les mitochondries au cœur de nos cellules, plusieurs études[1] ont démontré que les sportifs étaient fréquemment en situation de stress oxydatif.

Les sportifs réguliers sont d’ailleurs une des cibles privilégiées des marchands d’antioxydants, avec parfois des excès[2]

Ce n’est pas parce que vous faites un footing de temps en temps que vous devez boire des litres de jus de fruits aux baies rouges juste après !

Vous êtes très régulièrement exposé au soleil ? Vous êtes probablement à risque également. Ce n’est pas pour rien que les végétaux sont une source riche en antioxydants. Leurs besoins quotidiens pour demeurer en état d’équilibre sont plus élevés du fait qu’ils sont en permanence exposés aux ultraviolets.

Et si vous commencez simplement à ressentir les effets du vieillissement ? L’effet cumulatif des radicaux libres augmente avec l’âge, notamment du fait que nos mécanismes de production d’antioxydants sont moins performants. 

C’est donc dans ces cas évoqués qu’un test peut vous être profitable, pour mesurer précisément vos besoins éventuels en antioxydants, et le type d’antioxydants qui vous serait le plus profitable.

Comment fonctionnent ces tests ? 

On peut mesurer la présence dans le sang de plusieurs marqueurs, c’est-à-dire des molécules dont la concentration reflète le niveau de stress oxydatif au sein de notre organisme.

Par exemple : 

  • les principaux antioxydants qu’utilise notre corps (glutathion, acide urique, sélénium, etc.), car s’ils sont en déficit c’est que l’activité oxydative est déséquilibrée ;
  • des molécules dérivées de différents mécanismes oxydatifs (oxydation des protéines, des lipides, de l’ADN, etc.), puisqu’il y a plusieurs sortes de radicaux libres, et qu’ils peuvent interagir avec diverses molécules.

Finalement, on identifie 5 catégories de marqueurs (antioxydants, dérivés de l’oxydation des lipides, des protéines, de l’ADN et intracellulaire). Dans chaque catégorie, il existe de très nombreux marqueurs potentiels.

Tous les mesurer serait très coûteux. Retenez que les professionnels recommandent de toujours doser au moins deux marqueurs par catégorie.

C’est une règle simple : moins de dix marqueurs, soyez prudents avec la qualité du test.

Un test comme Oxyscale (fait en laboratoire), prend en compte ainsi près d’une quinzaine de paramètres[3]. Idem pour le test de Biopredix[4].

Attention il y a des tests qu’il faut éviter !!

Certains tests de stress oxydatif se commandent sur Internet, pour moins de 30 euros, et sont à faire à la maison, en autonomie. 

Ils ne mesurent souvent qu’un marqueur, par exemple le taux d’acide urique dans votre urine[5].

Je ne peux que vous inciter à la prudence : certes, l’acide urique est notre antioxydant n°1, mais le taux d’acide urique dans votre urine peut être lié à de nombreux autres facteurs.

De manière générale, les tests faits sur l’urine (autre exemple, la mesure de malondialdéhyde, un marqueur de l’oxydation des lipides) sont généralement peu fiables pour les mêmes raisons. 

Les tests sanguins : différents degrés de fiabilité

Certaines pharmacies proposent des tests faits grâce à un échantillon de sang, en quelques minutes, parfois pour quelques dizaines d’euros.

La promesse d’évaluer la capacité antioxydante totale du sang avec des résultats presque immédiats est alléchante.

Ces tests sont meilleurs que les tests faits à partir de l’urine car ils permettent de mesurer plusieurs marqueurs. 

Mais ils sont très inférieurs aux tests réalisés en laboratoire, pour des raisons techniques simples.

Premièrement, les marqueurs du stress sont très sensibles à la lumière et à l’oxygène, le sang doit donc être prélevé et exploité dans des conditions très contraignantes (tube de sang réfrigéré, analyse faite par des centrifugeuses réfrigérées, etc.). C’est le prix de la fiabilité du test.

Deuxièmement, certaines mesures de marqueurs sont faites en soumettant l’échantillon à une forte oxydation, et en calculant le temps nécessaire pour atteindre des valeurs de référence des marqueurs. Un bon test ne peut donc être effectué en quelques minutes.

Difficile donc de faire l’impasse sur les laboratoires, en sachant que ces tests sont coûteux, entre 250 et 500 euros, en général, et non remboursés par la sécurité sociale

Mais quitte à prendre la peine de mesurer votre stress oxydatif, au moins faites le bien.

Le meilleur test : celui qu’on a fait au moins deux fois

Tous les tests proposés par des laboratoires sérieux inclueront peu ou prou les marqueurs suivants : 

  • les vitamines A, C et E ;
  • le zinc, le cuivre et le sélénium ;
  • le glutathion et l’acide urique nos deux principaux antioxydants autoproduits ;
  • certaines enzymes antioxydantes. 

Si vous recherchez des laboratoires sérieux, en voici quelques-uns qui m’ont été recommandés par Catherine Garrel, docteure biologiste, qui dirige le secteur Stress oxydant au sein du service de Biochimie du CHU de Grenoble : Dyomedea-néolab à Lyon, Bioclinic et La Scala à Paris, Oriade à Meylan, près de Grenoble, Bioestérel à Nice et à Toulon,  Laboratoire À l’ancienne douane à Strasbourg, et enfin le laboratoire Jardin des carrières à Nancy.

Mais n’oubliez pas deux autres paramètres importants.

  1. Notre niveau de stress oxydatif varie fortement d’un jour à l’autre, selon notre alimentation, notre exposition ponctuelle à des facteurs de risques ou notre stress psychologique. Une seule mesure peut donc être trompeuse.
    Le stress oxydatif excessif est dangereux lorsqu’il est chronique. Donc prenez la peine de faire au moins deux tests à quelques semaines d’intervalle.
  2. L’interprétation des résultats peut être extrêmement complexe. Elle devrait en plus prendre en compte votre mode de vie, vos habitudes alimentaires, votre environnement, etc.

Deux raisons suffisantes pour ne pas tenter de lire ces résultats seul, mais en les partageant avec un professionnel.

 

P.S. Quel geste simple pourriez-vous faire aujourd’hui ? 

Détendez-vous trente minutes en écoutant de la musique et/ou en lisant un livre. Le stress psychologique est un des facteurs du stress oxydatif !

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Sources :

Merci de ne poser aucune question d’ordre médical, auxquelles nous ne serions pas habilités à répondre.

En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que les éditions Nouvelle Page pourront l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.

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Myriam Videcoq
4 années il y a

Pour info je ne crois pas à l’effet « placebo » sur les animaux encore moins sur les vaches quand on sait que l’on donne le même nombre de granules (entre 3 et 5 ) sinon il va falloir que l’on m’explique comment elles s’aperçoivent qu’elles ont 3 granules dans leur grande bouche … Malgré tout un certain nombre d’éleveurs soignent leurs animaux malades avec de l’homéopathie (mammites; fièvre de lait ; patte cassée … j’en passe et des meilleures ) et elles s’en sortent elles n’ont plus de mammite se remettent sur pattes . Bizarre avec de l’eau et du sucre… Lire la suite »

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