Comment le coronavirus bouscule le système médical - Nouvelle Page Santé

Comment le coronavirus bouscule le système médical

Beaucoup de médecins s’inquiètent : depuis le début du coronavirus, ils reçoivent nettement moins de consultations pour cancer, infarctus et AVC.

Même constat aux urgences, comme à la Pitié-Salpêtrière à Paris, où le nombre de prises en charge pour infarctus et AVC a été divisé par deux[1].

“Les Ehpad, depuis qu’ils se sont refermés sur eux-mêmes, ne nous appellent quasiment plus. On craignait au départ que l’on soit conduit à faire des choix entre un malade Covid-19 qui a besoin de la réanimation et un patient très âgé qui fait un AVC. Cela ne nous est pas arrivé. Pour autant, on peut craindre un rebond de certaines maladies après la fin du confinement” explique Sophie Crozier[2], responsable de l’unité de prise en charge des AVC à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.

Les médecins n’y comprennent rien.

Plusieurs explications se bousculent dans leur tête[3] :

  1. soit les malades ne veulent plus aller chez le médecin ou à l’hôpital de peur d’attraper le coronavirus ;
  2. Soit ils ont peur de déranger les urgences surchargées ;
  3. soit le confinement fait que les gens restent au calme et qu’il leur arrive moins d’accidents ;
  4. soit ils meurent avant l’arrivée du Samu (déjà surchargé par le coronavirus).

En tout cas, les médecins ne sont pas rassurés.

Le professeur Pierre Amarenco, chef du service de neurologie à l’hôpital Bichat – Claude-Bernard, a lancé un appel aux médias pour l’aider à retrouver ses brebis perdues :

“Il faudrait vraiment que nous ayons l’aide des médias pour faire un appel au public, pour leur dire que les patients et leurs proches ne doivent pas avoir peur d’appeler le 15 pour un AVC.

Sinon, après la vague de Covid, on va se retrouver avec une vague d’AVC. C’est vraiment un énorme problème actuel de santé publique et un effet collatéral inattendu de l’épidémie.”

Je pense qu’ils ont raison de se méfier de ce calme apparent. Mais il y a néanmoins quelque chose qui me gêne…

Suis-je le seul à percevoir une petite déception chez ces médecins ?

… comme s’ils étaient en train de perdre leur raison de vivre !

Je me mets à leur place. En soi, c’est une bonne chose qu’il y ait moins de malades, mais un médecin a besoin de savoir qu’il rend service. Et en ce moment, ça doit leur manquer, surtout qu’ils sont habitués à être hyper-demandés, partout, tout le temps.

Je cite Libération :

Médecin généraliste près de Caen, Jacques Battistoni préside le plus important syndicat de médecins généralistes, MG France. Il s’avère également surpris. Mais aussi un rien agacé. « Tous nos collègues le disent, dans leur cabinet comme dans les maisons de santé, il y a beaucoup moins de monde : nos patients ne viennent pas, ou moins. Mais à leur décharge, ils ont été assommés d’une communication gouvernementale très négative : « Surtout ne dérangez pas pour rien, surtout n’allez pas voir votre médecin traitant. »»”[4]

Même le journaliste précise que le médecin est “un rien agacé”.

Un peu plus loin, on peut lire une autre citation de Jacques Battistoni :

« Aujourd’hui, nos cabinets sont désertés, et ce n’est pas une bonne nouvelle. Il y a des patients que l’on doit voir : ils peuvent développer une pathologie grave, une appendicite ou une pyélonéphrite, c’est-à-dire une infection urinaire aggravée. Et ils ne viennent pas. Nous avons des malades cardiaques qui doivent faire un examen. D’accord, ils peuvent attendre quinze jours, mais on ne peut pas toujours repousser. Et les téléconsultations ne répondent pas à tout. »

Je comprends le problème, mais il n’y a rien à faire. Et les coups de gueule des médecins ne feront pas revenir les patients dans leur cabinet.

Alors faisons contre mauvaise fortune bon coeur.

Profitons de cette baisse de trafic pour repenser le système médical.

Profitons-en pour nous reconnecter à la réalité et nous interroger : ne consultons-nous pas trop souvent le médecin de façon inutile ?

Quels traitements font vraiment une différence ?

On sait que le stress favorise les maladies… Que se passe-t-il si les patients font moins d’examens médicaux qui sont une source de stress ? Nous avons moins de : “Aïe, aïe, aïe, qu’est-ce qu’on va me découvrir ?”

Que se passe-t-il si, de peur d’aller chez le médecin, les malades reprennent le contrôle de leur santé ?

J’ai hâte de le découvrir…

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Sources :

Merci de ne poser aucune question d’ordre médical, auxquelles nous ne serions pas habilités à répondre.

En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que les éditions Nouvelle Page pourront l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.

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rahyr
rahyr
3 années il y a

Bonjour, Je ne vous poserai pas de question, mais simplement soulignerait le fait que certains malades atteints du Corona sont en quarantaine chez eux, avec visite de médecin, et que de ce fait, ils ne sont pas comptabilisés dans le nombre de personnes affectés par elles ne sont pas hospitalisées. Ci-après un témoignage d’une jeune femme de quarante ans, vivant à Paris : Publication d’une femme qui lutte seule contre le virus à domicile ! Monsieur le Président, regardez bien mon visage et celui de votre Peuple. Je lutte pour vivre et vous faites de moi, de Nous Français-infectés-cloîtrés des… Lire la suite »

MAGNIN SYLVETTE
3 années il y a

Surprenant que les médecins soient surpris dès le 16 mars ils ont été les premiers à annuler tous les rendez-vous, dentiste !!!, radiologie, scanner quand on sait qu’il ,faut 2/3 mois avant d’avoir un rv, là ils poussent le bouchon un peu loin, que dire des accidentés qui ont vu leur rv chez le chirurgien annulé, encore maintenant on nous demande d’attendre la fin du confinement pour les examens, opérations tant pis si la douleur empêche de dormir, déjà qu’un rendez-vous chez le médecin est expédier en moins de 10 mn après plus d’une heure d’attente en temps normal oui… Lire la suite »

LYONNAY
LYONNAY
3 années il y a

Proposition à faire aux praticiens de la médecine de ville: On nous a expliqué que l’interdiction de prescrire l’hydroxychloroquine avait aussi pour but de ne pas priver certains patients de leur médicament habituel. Ces patients prenant au long cours de l’hydroxychloroquine sont connus des généralistes et spécialistes qui les suivent ainsi que de l’Assurance Maladie. Entre le lupus et la polyarthrite rhumatoïde, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui très facilement pourraient faire l’objet de recherches et de dépistages pour établir dans quelle mesure et de quelle manière ils sont atteints par le covid 19 et y réagissent.… Lire la suite »

Pierre Hanselmann
Pierre Hanselmann
3 années il y a

Pourquoi le corps médical n’est-il pas révolté contre l’oukase du gouvernement, qui interdit soudainement aux médecins de ville de prescrire l’hydroxychloroquine ?
Pourquoi l’étude mettant en évidence la sensibilité au virus des personnes qui consomment ce médicament depuis longtemps n’est-elle pas publiée ?

marcel lebeuf
3 années il y a

IL s’est passé le même phénomène dans les années 1980 en Israêl lorsque les médecins ont fait la grève: 60 % moins de décès durant la grève et moins de personnes malades. Au lieu de se laisser à la négligence, les gens ont pris leur santé en main voyant qu’ils ne pouvaient compter sur leur médecin. Phénomène social et psychologique.

Guezou Didier
3 années il y a

Personne ne veut payer 135 euros d amende en allant chez le médecin les indications du gouvernement sont comme toujours imprécises. Et beaucoup de gendarmes font du zèle pour vous mettre l amende

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