Apprendre à maîtriser la fièvre - Nouvelle Page Santé

Apprendre à maîtriser la fièvre

Il y a quelques jours, je vous écrivais au sujet de “l’affaire Irène Grosjean” et la polémique Doctolib.

Comme souvent, le scandale déclenché a réussi à noyer le vrai problème dont il était question à l’origine : la fièvre.

C’est pourtant un sujet majeur sur lequel j’aimerais vous apporter quelques réponses aujourd’hui.

Vous avez de la fièvre ? C’est plutôt bon signe !

On peut réellement parler de fièvre à partir du moment où notre température corporelle atteint 38°C.

Entre 37,8°C et 37,9°C, on parle de fébricule ou de léger état fiévreux.

La fièvre se manifeste le plus souvent lorsque nous souffrons d’une infection bactérienne ou virale.

Différents symptômes apparaissent alors comme :

  • une fatigue plus ou moins intense
  • une sudation excessive
  • des courbatures
  • un mal être général
  • des frissons ou une sensation de froid
  • une perte d’appétit

Toutes ces réactions proviennent du fait que l’organisme est en train de se défendre contre l’infection.

Il s’agit donc d’une réaction physiologique immunitaire tout à fait normale et salutaire.

Lorsqu’un pathogène pénètre l’organisme ce dernier va mettre en branle toute une série de réactions pour lutter contre l’agresseur.

Le système immunitaire va libérer différentes protéines dans la circulation sanguine (cytokines, interleukine-1, prostaglandines…), qui vont avoir pour effet d’alerter l’hypothalamus.

L’hypothalamus est le thermostat de notre corps. Il va déclencher une alternance entre une phase d’augmentation thermique (vasoconstriction et frissons) et une phase de stabilisation (vasodilatation et sueurs).

Le rôle de la fièvre en tant que tel reste en partie mystérieux.

Elle semble surtout représenter un signal d’alerte mais présente aussi des avantages dans la lutte contre l’infection.

L’élévation de la température pourrait ainsi augmenter l’efficacité d’un certain nombre de
mécanismes de défense et limiter la multiplication de pathogènes qui ne peuvent pas survivre à des températures plus chaudes.

Gare à la surchauffe !

Il n’est pas nécessaire de s’inquiéter outre mesure en cas de fièvre modérée (38° à 39°).

Toutefois, certains signes ou une température qui avoisine les 40°C doivent vous amener à consulter votre médecin.

C’est notamment le cas si la fièvre :

  • concerne un nourrisson de moins de 3 mois,
  • provoque une fatigue intense,
  • entraîne une altération de l’état mental,
  • est accompagnée d’une forte baisse de tension,
  • est associée à des symptômes inhabituels comme de forts maux de tête et/ou une rigidité de la nuque, une respiration difficile, des nausées ou vomissements, une diarrhée sévère, de la tachycardie.

La fièvre peut parfois provoquer des convulsions. Ce n’est pas forcément grave.

Une crise de convulsions fébriles se manifeste par des contractions musculaires intenses et saccadées. Une perte de conscience peut également survenir.

Il faut alors placer la personne qui convulse en position latérale de sécurité (PLS) et, bien entendu, appeler les secours si la crise persiste au-delà de 5 minutes.

Bien qu’impressionnante, en particulier chez l’enfant, elle est en général bénigne et sans conséquence.

Il s’agit d’une réaction du corps qui arrive parfois sous l’effet de la fièvre.

Cinq gestes simples pour faire baisser la fièvre

L’ensemble des naturopathes que j’ai pu consulter sur la question ont tous pour principe de ne pas lutter contre la fièvre lorsqu’elle est modérée.

L’idée étant de ne pas entraver le processus de guérison en cours.

La seule chose à faire est de bien s’hydrater et de se mettre à la diète (l’idéal étant de consommer uniquement du bouillon ou de la soupe durant les symptômes).

Cependant, si la fièvre provoque trop d’inconfort ou si elle a tendance à augmenter, des méthodes très simples sont préconisées pour la faire baisser.

Les gestes essentiels seront alors les suivants :

  • Continuer à boire beaucoup et maintenir la diète ;
  • Se découvrir ;
  • Prendre un bain d’eau tiède en ajoutant un tube d’aspirine dans l’eau. C’est un “vieux truc” que j’ai gardé de ma période de grand sportif. L’aspirine va agir en passant par les pores de la peau qui sont dilatés dans le bain. C’est un bon moyen de ne pas la prendre par voie orale quand on n’aime pas ça ;
  • Se rafraîchir avec un gant d’eau mouillé d’eau froide sur le front ;
  • Ne pas surchauffer votre logement (18-19°C étant l’idéal) ;

Le saule et le sureau contre la surchauffe

Les feuilles ou l’écorce de saule blanc consommées en décoction font office d’aspirine1

Le saule blanc contient en effet des tanins, des flavonoïdes, et des composés salicylés dont la saliciline (que l’on retrouve sous forme dérivée dans l’aspirine).

Le saule blanc se présente sous forme de plante sèche en gélules, ou en sachet pour réaliser des décoctions ou des infusions.

Comptez 2 à 3 g dans une tasse d’eau bouillante, trois fois par jour.

Attention les contre-indications de l’écorce de saule blanc correspondent à celles de l’aspirine.

Il est donc contre-indiquée chez les personnes qui souffrent d’ulcère de l’estomac ou du duodénum, chez celles qui présentent une allergie aux médicaments de la famille des salicylates, et en cas de risque d’hémorragie.

Le saule blanc est également déconseillé chez les personnes qui souffrent d’asthme, de goutte ou de maladie des reins.

Les baies de sureau noir peuvent aussi être utilisées pour lutter contre la fièvre, surtout lorsqu’elle intervient lors d’infections respiratoires bénignes (rhume, rhinopharyngite, etc.).

Les études confirment leur efficacité pour améliorer un ensemble de symptômes tels que la fièvre, les douleurs musculaires, la toux, la congestion nasale, l’écoulement de mucus et les maux de tête2.

Veillez à bien prendre un complément à base de baies et non de fleurs qui sont moins efficaces.

On peut en trouver dans les magasins bio, dans certaines pharmacies ou sur internet sous forme de gélules ou d’extrait liquide. Référez vous aux recommandations du fabricant pour la posologie.

Il ne faut pas associer le sureau aux médicaments immunosuppresseurs. Par ailleurs, il est déconseillé chez la femme enceinte et allaitante.

Les vertus du bain dérivatif, au-delà de la polémique

Nul n’a jamais dit le contraire et même si Irène Grosjean a décrit la façon de procéder de manière un peu brutale, il n’est pas question de s’en priver pour autant.

Il s’agit tout simplement de refroidir la zone du périnée à l’aide d’eau fraîche.

Il y a deux façons de pratiquer cette technique.

La plus traditionnelle consiste à couvrir la partie haute du corps chaudement (avec un pull par exemple) et de s’asseoir sur un bidet ou une bassine remplis d’eau fraîche (mais pas glacée).

À l’aide d’un gant de toilette ou d’une éponge, passez de l’eau dans les plis de l’aine de haut en bas et du pubis jusqu’au périnée.

La seconde façon de procéder est d’utiliser une poche de gel froide spécialement prévue à cet effet.

Elle peut soit être directement appliquée sur la zone des aines et du périnée après avoir été emballée dans une housse en microfibre, soit être simplement posée sur un siège.

Vous pourrez ainsi l’utiliser en travaillant, devant la télé, ou durant un trajet en voiture.

La fraîcheur doit être modérée et uniquement ressentie au niveau du périnée. Cela ne doit ni brûler ni être glacial.

Stopper le processus dès que la sensation de froid disparaît.

Enfin, le lavement rectal peut également être fort utile en cas de fièvre récalcitrante.

Pour pratiquer vous aurez besoin d’une poire à lavement ou d’un bock à lavement (à acheter en pharmacie).

En position légèrement penché, injectez de l’eau tiède (37°) dans le rectum, puis expulsez-la, sans forcer, dans les toilettes.

C’est une technique qui fonctionne en premier lieu très bien contre la constipation (l’eau ramollit les selles dures et stimule le péristaltisme (les contractions des intestins qui permettent d’évacuer les matières fécales), mais aussi contre la fièvre.

Vous pouvez réaliser ce lavement deux fois par jour.

Quelques précautions sont à respecter cependant : le lavement est déconseillé en cas d’occlusion intestinale, d’appendicite, des suites immédiates d’hémorragies, d’interventions chirurgicales récentes (moins d’un mois), de grossesse, d’insuffisance rénale, de troubles cardiaques, d’hypertension artérielle grave, de tumeurs cancéreuses du côlon, d’ulcères intestinaux et perforations digestives, de hernies abdominales. 

Et vous, quelle est votre astuce en cas de forte fièvre ?

A bientôt,

Laurent des éditions Nouvelle Page

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Sources :

Merci de ne poser aucune question d’ordre médical, auxquelles nous ne serions pas habilités à répondre.

En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que les éditions Nouvelle Page pourront l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.

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Jean Yves
Jean Yves
1 année il y a

Pour moi la fièvre est une bénédiction, un remède très efficace et sans le moindre effet secondaire indésirable. Bien entendu il ne faut pas oublier de boire de l’eau ou des tisanes et consulter quand on approche des 40°. Récemment j’ai été positif au covid avec une température à 38.5, j’ai trouvé que ce n’était pas assez, alors j’ai bu des tisanes bien chaudes et me suis enfoui sous la couette. Résultat: en deux jours j’étais sur pieds. Je précise que j’ai 76 ans et que je ne suis pas vacciné. La est un remède naturel très puissant et gratuit.

KLEIN Josette
1 année il y a

Je bois une tisane de BUIS très chaude !!!!!!pendant toute la journée….

Anthony
1 année il y a

Bonjour Laurent,

Ma soeur et ma mère ont une température de corps plutôt basse, entre 34-35 degrés.

Dès qu’elle atteignent 36,5-37 degrés, elles se sentent déjà fièvreuses…

Peut-on vraiment parler de fièvre dans leurs cas ?

Merci pour votre éclaircissement.

Bien à vous,
Anthony

Maudejo
Maudejo
1 année il y a

Bonjour, pour ma part, je prépare des tisanes de gingembre et fleurs de sureau, en plus de l’utilisation du gant froid.

Olesea
Olesea
1 année il y a

Je mélange moitié moitié du vinaigre de cidre et l’eau et avec un chiffon ou un coton je badigeone le corps et je mets une compresse sur le front. La question est-ce que c’est bien conseillé ça ?

GINGBIYO SUNGUDIKPIO JEAN BAPTISTE
GINGBIYO SUNGUDIKPIO JEAN BAPTISTE
1 année il y a

Bien, moi a cas de la fièvre je prends directement le paracétamol injectable.

elisabeth
elisabeth
1 année il y a

Lorsque j’ai de la fièvre je la contrôle avec du chlorure de magnésium un gant de toilette d’eau froide et de la belladona

Burlot
1 année il y a

et le cataplasme d’argile sur le bas ventre!…

Alex
Alex
1 année il y a

Bonjour,

Je voulais vous faire part de mon expérience de Maman et pharmacienne de 4 enfants. Pour baisser rapidement la fièvre d’un nourrisson bébé enfant ado… (ça marche pour tous et ce n’est pas traumatisant) le laisser couvert et lui appliquer sur le front un gant de toilette extrêmement bien essoré et chaud à la température du front. Le laisser sur le front jusqu’a ce que le gant refroidisse complètement, il baissera la température de l’enfant de 2 degrés en moins de deux minutes. À renouveler autant que nécessaire.
Merciiiii

Edo
Edo
1 année il y a

Maman de 3 enfants, j’ai souvent eu ce « problème ». Lors d’un épisode fébrile important, la tête est brûlante mais les pieds sont glacés. Donc mettre un vêtement léger (maillot de corps) en haut mais bien couvrir les pieds avec chaussettes et couvertures afin d’inverser la température corporelle. Proposer des boissons régulièrement et si l’enfant peut s’alimenter je leur donne des compotes, bouillons, mueslis pas trop épais (flocons d’avoine + lait ou eau + pomme et fruits secs). Les miens ont toujours adoré ce repas. Lorsque la fièvre est très importante il faut surveiller l’enfant régulièrement : en plus de la… Lire la suite »

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