Agir contre l'endométriose - Nouvelle Page Santé

Agir contre l’endométriose

« J’aimerais lire des solutions naturelles pour lutter contre l’endométriose qui touche pas mal de femmes. »

C’est Elizabeth, une de mes lectrices qui m’a laissé ce message il y a peu et je l’en remercie.

Le sujet vaut effectivement d’être abordé car l’endométriose est une pathologie encore méconnue des professionnels de santé et trop souvent sous-diagnostiquée.

Or, il est tout à fait possible d’en soulager les symptômes naturellement.

Non, ce n’est pas normal !

Les femmes qui souffrent d’endométriose l’ignorent souvent car on leur a dit (y compris parfois leur gynécologue) qu’il est normal d’avoir mal durant les règles.

De ce fait, beaucoup de femmes subissent un véritable calvaire avec un fatalisme regrettable.

Contrairement aux douleurs menstruelles habituelles, les douleurs de l’endométriose apparaissent à partir du 2e, 3e, ou 4e jour des règles et durent jusqu’à la fin de celles-ci (et parfois au-delà).

Elles peuvent être très violentes au point d’être invalidantes.

Autre point qui les différencie des douleurs menstruelles classiques : elles peuvent irradier dans le bas du dos, au niveau de l’abdomen, pendant les mictions ou durant les relations sexuelles.

L’endométriose est une maladie inflammatoire provoquée par une migration anormale de l’endomètre hors de l’utérus.

Pour rappel, l’endomètre correspond à la muqueuse interne de l’utérus et sa fonction est d’accueillir un œuf fécondé pour qu’il y effectue sa croissance.

S’il n’y a pas de fécondation, l’endomètre desquame au moment des règles, causant les écoulements sanguins des menstruations. Il se reforme ensuite pendant les 28 jours du cycle.

Lors de l’endométriose, l’endomètre quitte son périmètre et se développe en dehors de l’utérus pour se fixer sur les ovaires, la cavité abdominale, les trompes de Fallope ou bien dans la région pelvienne.

L’inflammation qui en découle touche alors tous les organes avec lesquels il ne devrait pas être en contact.

On ne connaît pas précisément ce qui provoque l’endométriose.

Il y a probablement plusieurs facteurs qui entrent en jeu comme la génétique, un système immunitaire défaillant (il ne serait pas en capacité de détruire le tissu endométrial se développant à l’extérieur de l’utérus), et surtout un taux d’œstrogènes trop élevé (j’y reviens tout de suite).

Au-delà des douleurs inhérentes à l’endométriose, il faut savoir que cette pathologie est une cause fréquente d’infertilité.

Le traitement de fond à mettre en place dès que possible

Un taux d’œstrogène élevé serait l’une des principales causes de l’endométriose. Il va donc falloir modérer la production de cette hormone.

Les plantes seront pour cela vos meilleures alliées. Il en existe de nombreuses dont des études ont montré l’efficacité1. Je pense en particulier :

  • au chardon marie qui permet l’inactivation des œstrogènes excessifs (20 gouttes le matin sous forme d’extrait hydroalcoolique, ou 500 mg par jour en gélules sous forme d’extrait standardisé)
  • à l’achillée millefeuille qui est un régulateur hormonal favorisant la production de progestérone et inhibiteur de la production d’œstrogènes (20 à 25 gouttes de teinture mère diluées dans une boisson, 3 fois par jour)
  • au gattilier qui présente les mêmes propriétés que l’achillée (20 mg d’extrait sec par jour en gélules)
  • à l’alchemille. Cette plante régule le flux menstruel (elle freine les saignements et permet aussi de réguler les éventuels saignements entre les cycles). Elle présente également un intérêt dans les états fibromateuxutérins (20 à 25 gouttes de teinture mère diluées dans une boisson, 3 fois par jour)

Procédez par cures d’un mois avec des pauses de trois semaines entre chacune d’entre elles. Vous pouvez commencer la cure à n’importe quel moment de votre cycle.

Le chardon marie et l’achillée millefeuille ne conviennent pas aux personnes allergiques aux plantes de la famille des astéracées et à celles qui souffrent d’obstruction des voies biliaires.

L’utilisation du gattilier est contre-indiquée chez les personnes qui ont souffert d’un cancer du sein, ou s’il existe des prédispositions familiales à ce type de cancer. Il est également contre-indiqué chez les personnes qui souffrent de troubles de l’hypophyse. De plus, les femmes qui sont engagées dans un protocole de fertilisation in vitro (FIV) doivent s’abstenir de prendre du gattilier. 

L’alchemille ne doit pas être consommée en cas de traitements avec des anti-vitamines K, en cas de contraception orale et en cas de cancer hormono-dépendant.

Limitez l’inflammation

Adopter une alimentation équilibrée et saine est une autre priorité que vous ne devez pas négliger. De nombreuses études ont démontré l’impact positif d’une alimentation adaptée en cas d’endométriose2.

Les polyphénols que l’on trouve dans les végétaux ont fait leur preuve dans ce domaine3.

Une étude a souligné que privilégier un tel régime alimentaire riche en fruits et légumes réduisait de 40% le risque de faire une endométriose. A l’inverse, une consommation trop élevée en viandes rouges augmentait le risque de 80 à 100%4.

Afin de limiter l’inflammation, il est également conseillé d’avoir de bons apports en oméga-3.

Cherchez-les dans les poissons gras (maquereaux, saumon, sardines, etc…) et les huiles végétales (lin, colza, etc…).

Privilégiez les cuissons à basse température pour préserver les nutriments contenus dans les aliments.

Le régime sans gluten est également fortement recommandé.

Au terme d’une étude de 12 mois, 75 % des volontaires ayant supprimé le gluten de leur alimentation ont signalé un changement statistiquement significatif des symptômes douloureux5.

En parallèle de ces ajustements évitez tous les aliments susceptibles d’accroître l’inflammation comme l’alcool, les graisses saturées, le sucre, les produits laitiers, les plats ultra-transformés.

N’oubliez pas que certains aliments comme le soja, le houblon, la sauge, le trèfle rouge,la luzerne (alfalfa), agissent comme des œstrogènes.

Il vaut donc mieux les bannir.

Du point de vue des compléments alimentaires, les actions spécifiques de la curcumine, du resvératrol oude la quercétine dans la physiopathologie de l’endométriose ont donné d’excellents résultats.

Une étude a compilé trente articles et un essai clinique pour évaluer les effets de ces compléments. Elle conclut qu’ils agissent efficacement sur les mécanismes de l’inflammation, du stress oxydatif, de la prolifération cellulaire, de l’invasion et de l’adhésion de l’endomètre6.

Voici les posologies recommandées :

  • Pour la quercétine : de 200 mg à 400 mg, 3 fois par jour entre les repas.
  • Pour le resvératrol : de 100 à 500 mg par jour.
  • Pour la curcumine : 180 mg par jour.

Les personnes souffrant de troubles de la thyroïde devront éviter la prise de quercétine en supplémentation. La quercétine pourrait également nuire à l’efficacité de certains antibiotiques, de la famille des quinolones. 

La quercétine exerce un effet anticoagulant. Si vous suivez un traitement qui présente les mêmes effets, il est déconseillé de se supplémenter en quercétine. De même, interrompez la consommation de quercétine avant une intervention chirurgicale.

Enfin, les personnes souffrant d’acidité gastrique et de problèmes de thyroïde doivent toujours consulter leur médecin si elles souhaitent utiliser de la quercétine.

Les femmes ayant des antécédents familiaux de cancer du sein ou de cancers gynécologiques, les personnes sous traitement anticoagulant et souffrant d’hypotension ne doivent pas se supplémenter en resvératrol.

La curcumine est contre-indiquée pour les personnes qui souffrent d’obstruction des voies biliaires et celles qui souffrent d’une maladie du foie. 

Faites la chasse aux perturbateurs endocriniens

Les perturbateurs endocriniens ont pour particularité de mimer l’action des hormones, de bloquer leur action ou encore de perturber leur production ou leur régulation.

Dans le cas de l’endométriose, il est judicieux de limiter son exposition à ces véritables poisons.

Éviter au maximum les aliments conditionnés dans des contenants en plastique, en carton ou en aluminium.

Préférez des contenants en verre, inox ou en céramique.

Faites la chasse aux pesticides en privilégiant une alimentation bio et utilisez des carafes filtrantes si vous consommez l’eau du robinet.

Quelques techniques complémentaires

Le stress et la sédentarité font partie des facteurs qui entretiennent l’endométriose.

La pratique d’une activité physique modérée trois fois par semaine est fortement conseillée.

Le yoga, le Pilates, ou le qi gong sont particulièrement adaptés pour à la fois se détendre et renforcer son tonus musculaire.

Faites aussi appel au pouvoir relaxant de la bouillotte chaude. Cela paraît tout bête mais c’est un bon moyen d’apaiser les tensions et les douleurs du bas-ventre.

Appliquez-la une vingtaine de minutes le soir lorsque vous êtes au calme.

Après cela, une infusion de camomille ou de valériane vous aidera à passer une bonne nuit de sommeil.

Et vous, souffrez-vous d’endométriose ? Avez-vous des conseils à partager ?

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Sources :

Merci de ne poser aucune question d’ordre médical, auxquelles nous ne serions pas habilités à répondre.

En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que les éditions Nouvelle Page pourront l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.

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Nelly
1 année il y a

Bonjour,
Tout d’abord merci pour tous ces précieux conseils et informations concernant l’endométriose.
Je fais de l’endométriose qui m’handicape et des règles Très abondantes, je suis sous levotyrox car ma thyroïde ne fonctionne plus (neutralisée sous iode radio active, il y a plus de 25 ans) et je prends aussi du propranolol pour cause de tachycardie et j’ai un taux Élevé en cholesterol. Donc que me conseiller-vous qu’il soit le mieux adapté pour mon cas : un régime sans gluten ?
Ma généraliste m’a prescrit Antadys mais je n’ose en prendre car encore un médicament chimique à avaler….
Cordialement,

Lila
Lila
1 année il y a

J’ai longtemps testé les bouillottes, mais cela ne m’aidait pas du tout. Lors d’une crise, lorsque l’inflammation commence, une douche froide, ou des bains dérivatifs sont particulièrement aidants. Grâce à cela, je consomme beaucoup moins d’anti-inflammatoires et la douleur ne s’empire pas. Ma qualité de vie a complètement changé.

Marie
Marie
1 année il y a

Bonjour, J’ai de l’endométriose diagnostiquée en 2018 après une opération faisant suite à des mois d’intenses douleurs. Suite à cette opération qui m’a énormément soulagée, j’ai refusé le traitement proposé et je suis beaucoup des conseils donnés dans cet article (alimentation, plantes citées et yoga). J’ai encore quelques douleurs seulement durant mes règles (dos et intestin qui est touché par l’endométriose) qui reviennent lorsque je fais beaucoup d’écarts dans mon alimentation (en sucre et gluten essentiellement) mais rien de comparable avec ce que j’ai pu vivre auparavant. Je trouve également les tisanes de feuilles de ronce efficaces aussi en période… Lire la suite »

Clotilde
Clotilde
1 année il y a

Bonjour, je souffre d’endométriose. J’ai supprimé le gluten de mon alimentation depuis près d’un an et ressenti une amélioration au bout de quelques mois. J’ai découvert les extraits de plantes standardisés d’alchemille et gattilier (50/50) que je prends 10 j avant les règles tous les matins et 3-4 j avant les règles je prends de gélules curcuma/gingembre/poivre noir (dosage 9/5/1) que je fabrique moi-même. Depuis que j’ai mis en place cette stratégie je n’ai plus AUCUNE douleur !!! Alors que depuis 30 ans je souffrais le martyr. Par ailleurs il semblerait que les lésions d’adenomiose que j’avais ont « disparu », échographie… Lire la suite »

Banet Annie
Banet Annie
1 année il y a

Merci pour toutes ces infos tres interessantes, je fais suivre a mon reseau

Suzanne RONEL
1 année il y a

Je me suis retrouvée, Super contente, je ne sais comment vous remercier Merci beaucoup vous m’avez aidé vraiment,

Lili
Lili
1 année il y a

Merci pour cet article. Personnellement, mes crises d’endométriose sont déclenchées au moment de l’ovulation (spasmes, contractions, vomissements, évanouissements de douleurs…). Après, je reste au lit 2 à 3 jours avec des contractions et sans pouvoir rien avaler. Et durant tout le mois, j’ai des troubles digestifs durant tout mon cycle même si je suis le plus possible un régime anti-inflammatoire. L’huile est essentielle d’estragon est bonne pour moi. En plus du yoga, des massages, des séances de kiné et d’osteo avec des personnes qui s’y connaissent pour détendre le bassin, l’aine, les ligaments utero-sacrés. Remettre du mouvement dans le bassin.… Lire la suite »

Kris
Kris
1 année il y a

A partir de quand arrête t on de souffrir d endométriose.et des adhérences qui vont avec.?
A la ménopause ?
Est ce que cela va continuer ?
Que prendre pour arrêter les adhérences
En vous remerciant
Kris

Hortense
Hortense
1 année il y a

Bonjour merci pour cet article sur l endometriose
Je recherche des articles sur le fibrome qui n est pratiquement jamais aborde alors que beaucoup de femmes souffrent de cette pathologie
A quand des artcles sur le fibrome
Merci pour votre aide

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