Le mystère des EMI - Nouvelle Page Santé

Le mystère des EMI

Un des grands mystères, peut-être même LE plus grand mystère qui se présente à nous est la question d’une possible continuité de l’existence après la mort.

L’histoire commence souvent de la même manière : une ambulance, une table d’opération, les gestes précis mais comme suspendus d’une équipe médicale qui s’affaire dans l’urgence.

Un moment où la vie tient à un fil.

Un moment où chacun fini par admettre l’évidence : malgré tous les efforts déployés, c’est la fin.

Vraiment ?

Marc devrait être mort

Dans un hôpital du nord de la France, Marc, 52 ans, ne le sait pas encore, mais cela fait trois minutes qu’il est en arrêt cardiaque.

Pourtant, il ne ressent ni douleur, ni panique.

C’est un silence ouaté qui l’entoure.

Il parvient même à ouvrir les yeux et à voir le monde qui s’affaire autour d’un corps.

Étrangement, il contemple la scène en plongée, comme s’il planait au-dessus des infirmières et du médecin qui œuvrent en un ballet bien réglé.

Plus étrange encore : lorsqu’il se rapproche, il comprend que ce corps, eh bien, c’est le sien !

« Je me voyais sur la table d’opération, comme si j’étais au plafond. J’ai vu une infirmière pleurer. J’ai entendu le médecin dire que ça s’annonçait mal. Je savais que ce que je voyais était bien réel. », dira-t-il plus tard, une fois miraculeusement tiré d’affaire.

Ce type de récit, appelé « expérience de mort imminente » (EMI), fascine autant qu’il dérange.

Entre science du cerveau et spiritualité, ces expériences semblent se produire au moment précis où la conscience devrait disparaître. Et pourtant, quelque chose persiste.

Et ne croyez pas que le témoignage de Marc soit exceptionnel.

Il en existe une multitude, et quasiment tous ces récits décrivent la même expérience.

Une expérience qui va bien au-delà de ce sentiment de décorporation.

Un phénomène universel

Depuis des siècles, les témoignages se ressemblent.

Des récits recueillis dans l’Égypte antique aux témoignages modernes, un même schéma narratif revient, presque invariable.

Bien que de nombreuses similitudes aient été observées, quelques légères différences culturelles ont été soulignées.

Par exemple, les Américains sont plus susceptibles de rapporter des rencontres avec des proches décédés, tandis que les personnes originaires d’Inde mentionnent plus fréquemment des visions de messagers divins.

La célèbre actrice Sharon Stone, victime d’un AVC en 2001, résume parfaitement ce que la plupart rapporte[1].

« J’ai vu toutes ces choses dont les gens parlent, la lumière quand on quitte son corps, ce sentiment qu’on essaye de te pousser en-dehors de ton enveloppe corporelle. J’ai vu des gens qui avaient été là avant moi, je pouvais communiquer avec eux. »

« Et tout d’un coup, j’ai ressenti une gigantesque douleur dans la poitrine […] Je ne sais pas si c’était le défibrillateur ou si c’était de mon fait. Mais je me suis retrouvée dans cette pièce et il était très clair pour moi que j’avais choisi d’être là, que j’avais choisi ça plutôt que de continuer ce voyage dans cette autre dimension. »

Les témoignages d’expérience de mort imminente rapportées par des personnes déclarées cliniquement mortes puis réanimées comprennent presque toujours[2] :

  • La décorporation

Cette sensation d’être à l’extérieur de soi, d’observer la scène de haut, revient dans plus de 80 % des EMI. Certains patients décrivent des conversations, des détails matériels, des gestes médicaux qu’ils ne pouvaient normalement pas percevoir.

  • Le tunnel et la lumière

L’image est connue, banalisée par le cinéma : un tunnel sombre, un mouvement rapide comme une chute dans un puits sans fond, puis une lumière d’intensité indescriptible qui nous attire.

À propos de cette lumière, les témoins parlent moins d’un phénomène visuel que d’une présence consciente, d’une lumière qui comprend, qui accueille.

  • Les rencontres

Des figures familières, parfois décédées depuis longtemps, se présentent aux témoins (proches disparus, êtres lumineux, présences aimantes).

Sharon Stone décrit exactement cela : « Il n’y avait pas de dialogue verbal. Mais je savais qu’on me parlait. »

  • Un sentiment de paix absolue, une absence totale de peur

Il s’agit de l’élément le plus constant et le plus mystérieux. Cette sérénité dépasse toute expérience émotionnelle connue. À tel point que certains survivants disent qu’ils ne voulaient pas revenir dans le monde des vivants.

  • Une transformation profonde

Ceux qui en sont revenus parlent pour la plupart de la façon spectaculaire dont cette expérience a changé leur vision de la vie et de la mort. Ils en reviennent apaisés et dotés d’une spiritualité plus prégnante que jamais.

Que dit la science ? Ce que l’on sait, ce que l’on suppose, ce qui nous échappe.

Les EMI ne sont plus uniquement reléguées au domaine du mystique.

Depuis les années 1970, elles sont étudiées en neurobiologie, en psychologie cognitive, en anthropologie et même au sein des services de soins intensifs.

Depuis la popularisation de l’expression « expérience de mort imminente » par Raymond Moody (docteur en philosophie et médecin américain), plusieurs théories ont été énoncées quant aux circonstances de sa survenue et à son contenu spécifique.

Entre les plus rationnels qui attribuent le phénomène à la chimie du cerveau et ceux qui plaident pour une expérience spirituelle inexplicable scientifiquement parlant, la lutte fait rage.

Certains pensent aussi que les EMI seraient le fruit d’une combinaison de mécanismes physiologiques et psychologiques…

En neurologie, les pistes les plus étudiées cherchent à savoir si le cerveau peut générer ce genre d’expérience.

Un manque conséquent d’oxygène, appelé « hypoxie cérébrale », pourrait produire des visions, une lumière intense et un tunnel. Mais il ne suffit pas à expliquer la cohérence du récit et la perception extérieure hors du corps.

Un pic massif d’activité cérébrale juste avant la mort, qu’on nomme l’hyperactivation terminale, est aussi de plus en plus souvent évoqué pour expliquer l’origine des EMI.

Certains y voient le dernier « flash » conscient. Reste à comprendre comment ce « flash » produit un récit structuré…

Quant à la théorie de Rick Strassman (psychiatre américain ayant mené la plus grande recherche psychédélique jamais réalisée), le cerveau libèrerait de la diméthyltryptamine, une molécule psychédélique, en situation extrême.

D’autres études ont exploré les circonstances déclenchant ces expériences.

Leurs conclusions sont qu’elles ne se limitent pas aux situations de mort clinique, mais peuvent aussi arriver lors de traumatismes sévères, ou même dans des contextes de méditation profonde[3].

Il est important de noter que, malgré ces explorations scientifiques variées, aucune théorie n’a encore pu expliquer de manière exhaustive tous les aspects des EMI.

La zone grise se situant à la frontière entre la vie et la mort n’a pas encore révélé tous ces secrets.

Quid des EMI en cas de mort cérébrale ?

Toutes les théories cherchant à expliquer les EMI sont très intéressantes mais toutes considèrent que le cerveau est encore actif lorsque ces expériences se manifestent.

La mort cérébrale (au sens médical) signifie une absence irréversible de toute activité cérébrale, aucun réflexe neurologique, un EEG (électroencéphalogramme) plat, une impossibilité de récupération.

Dans ces conditions, on considère que la personne ne peut pas revenir à la vie.

C’est différent de la « mort clinique », qui est définie par un arrêt cardiaque, et l’arrêt de la circulation.

Dans ce cas, le cerveau peut temporairement conserver ou générer des signaux électriques.

Cependant, une activité électrique détectée n’implique pas automatiquement la présence d’une conscience cohérente capable d’observer tout un tas d’événements.

Concernant les expériences qui cherchent à explorer la possibilité d’une infime activité résiduelle lors d’une mort cérébrale, il y a des problèmes méthodologiques.

Lorsqu’il s’agit de trancher la question, beaucoup d’études sont faites sur des animaux, ou concernent des cas où le cerveau fonctionne à nouveau après réanimation, ce qui n’équivaut pas à une « mort cérébrale définitive ».

Conclusion : on ne sait rien avec certitude et cela reste un point très débattu.

Pour ma part je voudrais souligner deux choses :

  1. Si les EMI proviennent d’un résidu d’activité du cerveau, cela n’explique en rien la similitude de tous les témoignages. Chacun devrait vivre un scénario différent en fonction de son vécu, de ses croyances, de sa culture. Or, il y a finalement très peu de différences, quelle que soit l’origine des personnes ayant connu une EMI.
  1. Cela n’explique pas non plus comment une personne inconsciente peut relater ce qu’ont dit ou fait les soignants qui s’affairaient autour d’elle au moment de son EMI.

Les EMI ne prouveront peut-être jamais l’existence d’un au-delà, mais elles nous questionnent sur le sens de notre existence.

Et si un jour elles finissaient par témoigner d’une conscience indépendante du cerveau, elles pourraient bien révolutionner notre rapport à la mort… et à la vie.

Que pensez-vous des EMI ?

Avez-vous une approche plutôt scientifique ou spirituelle ?

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Sources :

Merci de ne poser aucune question d’ordre médical, auxquelles nous ne serions pas habilités à répondre.

En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que les éditions Nouvelle Page pourront l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.

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Christine
Christine
1 jour il y a

Nous sommes des esprits et habitons des corps, le cerveau fait partie du corps. La conscience c’est l’esprit, elle est détachée du corps.Le temps d’une vie, on joue le jeu de la vie.
Le corps et le cerveau font partie de l’univers physique (matière, énergie, espace et temps). L’esprit, la conscience sont d’un autre univers, l’univers infini.
Une personne, une identité, c’est la rencontre des deux univers pour un temps défini.

Beatriz SdelaC
Beatriz SdelaC
1 jour il y a

Un sujet intéressant et bien abordé !

Mattei
1 jour il y a

Nous avons à ce moment là un nouveau contact avec le monde dont nous venons !! 😉

françois
françois
1 jour il y a

C’est forcement spirituel puisque le cerveau n’est plus en activité. Et puis comment le patient peut savoir les faits et gestes des personnes se trouvant dans la pièce en ayant les yeux fermés?

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