Son nom ne vous dit sûrement rien, et son visage vous trompera sans l’ombre d’un doute sur son âge véritable.
Alors laissez-moi éclairer votre lanterne concernant le principal protagoniste de ma lettre du jour.
Son nom ? David Sinclair.
C’est un biologiste australien, spécialisé dans la génétique et codirecteur du Paul F. Glenn Center for Biology of Aging Research à la Harvard Medical School.
Voilà pour le CV du bonhomme.
Son âge ? 56 ans.
Sa particularité ? Il en fait dix de moins !
Son secret ? Considérer le vieillissement comme une simple pathologie que l’on peut prévenir et même guérir !
Deux décennies de recherches
David Sinclair jouit aujourd’hui d’une solide réputation dans le monde de la recherche.
Ses travaux sont pris au sérieux, même si ses confrères restent prudents face à ses découvertes.
On le qualifie parfois de transhumaniste, terme souvent perçu négativement pour désigner ceux qui, grâce aux avancées scientifiques et à l’intelligence artificielle, envisagent de transformer l’humain en un être « augmenté ».
Dit comme ça, il est vrai que cela peut faire peur, mais ne perdons pas de vue que le mouvement est déjà en marche depuis bien longtemps sans que l’on parle de transhumanisme pour autant.
L’humain d’aujourd’hui n’est-il pas déjà plus performant que celui d’hier ? Grâce aux progrès scientifiques, nous vivons plus longtemps, tombons moins malades, et nos capacités physiques se sont décuplées.
Pour le professeur Sinclair, il serait possible d’ores et déjà de retarder le vieillissement… et nous serons bientôt en mesure d’inverser le processus avec une simple pilule !
Ce que David Sinclair a (probablement) démontré
Voici les découvertes les plus marquantes :
- L’identification de six formules chimiques capables d’inverser le processus de vieillissement des cellules[1].
- Les mitochondries (centrales énergétiques des cellules) joueraient un rôle essentiel dans le vieillissement ainsi que le développement des maladies liées à l’âge (neurodégénératives et cardiovasculaires). Des approches thérapeutiques ciblant ces dernières sont maintenant une des pistes les plus sérieuses pour inverser le processus de vieillissement[2].
- Le processus de vieillissement serait induit par la perte progressive de l’information épigénétique[3] de jeunesse. La reprogrammation épigénétique pourrait donc inverser le vieillissement[4].
- L’âge biologique (qui est différent de celui lié à notre année de naissance) varierait selon des facteurs spécifiques liés au mode de vie (restriction calorique, activité physique, supplémentation…)[5].
- L’activité des sirtuines, une famille d’enzymes souvent appelées « gardiennes du génome », joueraient un rôle central dans la durée de vie[6].
Changer notre regard
Le professeur Sinclair, fort de ses découvertes, estime que nous devons à présent changer radicalement notre façon de concevoir le vieillissement. Nous devrions l’aborder comme une maladie et, à ce titre, comme quelque chose qui peut être traité, voire guéri.
Voici ce qu’il dit à propos de ses recherches : « Il n’y a aucune loi dans la biologie qui dit que nous devons vieillir. Nous ne savons pas comment l’arrêter, mais nous parvenons de mieux en mieux à le ralentir. Et, en laboratoire, nous avons pu inverser le processus. Ce que je veux dire, c’est que l’épigénome est modifiable. »[7]
« Plus de 80 % de votre santé future dépend de votre mode de vie, et non de votre ADN. »
Il affirme qu’il est possible de retarder le vieillissement en adoptant ces quelques habitudes simples et qu’il sera bientôt possible de le faire également avec des médicaments.
Une routine en 4 points
- Faire du sport au moins 3 fois par semaine.
- Suivre un jeûne intermittent : le plus simple consiste à adopter la méthode 16/8 qui consiste à jeûner pendant 16 heures, et prendre ses repas sur les 8 heures restantes. Pour le dire simplement, il suffit de sauter un repas.
- Boire du matcha, ce thé vert aux propriétés anti-inflammatoires, deux fois par jour.
- Éviter le stress à tout prix et favoriser les relations sociales épanouissantes et sereines.
Au-delà de ces gestes quotidiens, David Sinclair nous incite fortement à adopter d’autres habitudes favorables au maintien de la jeunesse :
- Une nourriture saine, axée sur les fruits et légumes et généreusement agrémentée d’huile d’olive (l’un des musts anti-âges selon Sinclair)
- Limiter les calories quotidiennes. Le fait d’avoir faim active aussi les gènes de la longévité. Son conseil : attendre de ressentir la faim pour manger.
- Ne pas avoir peur de s’exposer au froid (avec des douches fraîches par exemple). Maintenir notre corps à des températures tempérées est un accélérateur de vieillissement. A contrario, l’exposer à des variations de températures activerait les gènes de la longévité.
- Limiter grandement la consommation d’alcool : un verre par semaine au grand maximum.
- Travailler sur un bureau adapté à la position debout. Cette astuce favorise les mouvements et lutte contre les méfaits d’une position assise prolongée.
- Si possible, faire un sauna de 20 minutes une fois par semaine.
- Miser sur certains compléments comme le Resvératrol, un antioxydant que l’on retrouve dans le raisin, ou de la metformine, un médicament qui permet de réduire la glycémie, ainsi que de la vitamine D et K2.
Attention : la metformine est un médicament, n’en prenez pas de votre propre chef si vous n’avez pas de problème de diabète et sans l’avis éclairé de votre médecin !
Sinclair et son équipe ont découvert que certains gènes favorisant le maintien de la jeunesse sont activés lorsqu’on applique cet ensemble de mesures.
Alors, la jeunesse éternelle est-elle à notre portée ?
Seul l’avenir nous le dira.
Si vous souhaitez approfondir vos connaissances au sujet des découvertes de David Sinclair je vous recommande de lire son livre : Pourquoi nous vieillissons et pourquoi ce n’est pas une fatalité (Quanto éditions).
Que pensez-vous du point de vue de David Sinclair au sujet de la vieillesse ? Partagez votre point de vue en commentaire !