Comment Rafael Nadal soigne son arthrose ? - Nouvelle Page Santé

Comment Rafael Nadal soigne son arthrose ?

rafael nadal

En matière de troubles articulaires, certaines professions sont plus à risques que d’autres.

Notamment, ce sont les métiers qui sollicitent certaines articulations avec force, de manière répétée, ou dans des conditions particulières. Vous songez peut-être aux métiers de voirie, à ceux du bâtiment ou encore aux caissier(e)s et aux pêcheurs.

En effet, mais vous oubliez le métier le plus à risque : joueur (ou joueuse) de tennis.

Vous pensez que je plaisante ?

Les dangers du sport de haut niveau

Une étude suédoise a mesuré l’incidence de problèmes liés aux articulations chez les sportifs de haut niveau. Elle a comparé 700 sportifs professionnels ou semi-professionnels à la retraite avec une population masculine d’âge comparable (l’étude porte sur les hommes parce que le nombre de sportives femmes était insuffisant), avec une pratique sportive faible ou nulle[1].

Résultat : le risque de présenter une arthrose du genou ou de la hanche était plus important de 85 % pour les sportifs. Pour le groupe le plus à risques, les joueurs de hockey sur glace, le risque était multiplié par 3.

D’un côté, la pratique sportive est recommandée en amont pour ralentir l’apparition des troubles articulaires, et pas seulement parce qu’elle permet de lutter contre le surpoids (également un facteur important de troubles articulaires).

Plusieurs études, chez les animaux, montrent que la répétition d’efforts modérés ne provoque pas de dégradation accélérée de l’articulation.

Au contraire, elle peut générer l’augmentation de l’épaisseur des cartilages, et donc renforcer l’articulation[2].

De l’autre, le sport, surtout de haut niveau, accroît le risque de chocs et donc de lésions microtraumatiques ou traumatiques, et l’accumulation de ces lésions peut favoriser le développement d’une arthrose[3].

Le champion du monde des rhumatismes

Un match de tennis, c’est littéralement plusieurs milliers de chocs au niveau du poignet, et encore bien davantage au niveau des genoux et des chevilles, sur une surface bien souvent dure comme du béton (quand ce n’est pas du béton) et avec en plus de violents changements de direction.

Pas étonnant donc que le champion du monde toutes catégories des douleurs articulaires, malheureusement pour lui, s’appelle Rafael Nadal.

Rafael Nadal
Rafael Nadal

Depuis plus de dix ans, sa carrière est contrecarrée par de nombreux soucis musculaires et articulaires :

  • dès 2008, il doit manquer la fin de saison en raison d’une tendinite au genou droit ;
  • en 2011 c’est une inflammation des tendons péroniers, ceux qui sont situés au niveau du talon, qui l’éloigne des cours ;
  • en 2016 on détecte un syndrome de Hoffa. Il s’agit d’une inflammation très rare, et en principe peu grave, d’une boule de graisse située à l’arrière du genou, appelée « paquet adipeux de Hoffa » ;
  • en 2018, il a de nouveau des problèmes de genoux ainsi qu’une ténosynovite, une inflammation de la gaine des tendons qui peut affecter les mains ou les pieds.

Dans ses conférences de presse, il parle souvent autant de sa santé que de tennis, et parfois même avec philosophie et humour.

Entre ces différents passages par la case convalescence, Nadal, souvent annoncé perdu pour le tennis, est parvenu à chaque fois à effectuer des comebacks spectaculaires. Au point de susciter des rumeurs de dopage qui ont conduit une ex-ministre française de la santé, Roselyne Bachelot pour ne pas la nommer, à être condamnée à 500 euros d’amende pour diffamation[4].

Comment parvient-il à se remettre sur pieds tous les six mois ?

Nadal, et ses docteurs, qui communiquent régulièrement sur ses traitements, mettent en avant deux techniques auxquelles ils ont eu régulièrement recours[5] [6].

Le PRP, prometteur mais encore sulfureux

Dès 2012, Nadal est parmi les premiers à utiliser un traitement révolutionnaire et sulfureux : le plasma riche en plaquettes (PRP). Cette technique a d’abord été interdite par l’Agence mondiale antidopage, puis autorisée dans un cadre thérapeutique[7].

De quoi s’agit-il ?

Cela consiste à isoler dans le sang du patient les plaquettes contenant des facteurs de croissance (soit environ 4 % du volume du sang), puis à réinjecter ce concentré de plasma directement dans un tissu blessé, qui peut être une articulation, un ligament, un tendon, etc. Le but est d’accélérer la régénération du tissu.

Les recherches sur les animaux sont prometteuses. Outre le potentiel de guérison des tissus blessés ou enflammés, le PRP semble avoir des propriétés antibactériennes. Mais aucune étude concluante pour l’Homme n’est encore disponible[8].

Pour l’instant aucun protocole n’est établi, ce qui aurait permis de définir quels facteurs de croissance sont à privilégier, à quelle concentration, quel type de centrifugeuse employer, etc.

À noter que cette technique a été transposée à l’univers de la chirurgie esthétique, et rebaptisée, pour des raisons marketing, le Vampire Lift (le lifting du vampire, ce qui n’est pas très logique puisqu’à ma connaissance les vampires ne se mordent pas eux-mêmes)[9].

Je peux faire comme Nadal ?

Depuis quelques années, de nombreuses cliniques proposent des injections de PRP, notamment pour soigner l’arthrose.

Le volume de sang prélevé est celui d’une prise de sang classique (entre 15 et 20 ml), le sang est centrifugé pendant quelques minutes, et le sérum concentré en plaquettes est réinjecté par piqûre au niveau de la blessure ou de la lésion.

Une ou plusieurs injections sont recommandées selon les patients et selon les résultats, et tout ceci N’EST PAS remboursé par la sécurité sociale.

Répétons que ce traitement, s’il semble ne pas avoir d’effets secondaires et semble avoir souri à quelques grands sportifs (Tiger Woods, Neymar, Kobe Bryant, etc.) n’a pas encore fait ses preuves pour Monsieur Tout-le-monde.

L’électrothérapie : son traitement de fond ?

Ses médecins mentionnent fréquemment l’électrothérapie parmi les techniques auxquelles Nadal a recours[10] pour réduire ses douleurs tout en limitant sa consommation en médicaments AINS (antidouleurs-non-stéroïdiens).

L’électrothérapie désigne l’usage de l’électricité dans un but thérapeutique. Des courants de basse (60 – 200 Hz) ou très basse fréquence (<10 Hz) sont appliqués en surface de la peau entre deux électrodes appliquées sur la peau[11].

Cette approche est utilisée notamment pour le traitement de la douleur chronique.

Elle est très commune aux États-Unis et en Allemagne. Elle est plus connue généralement sous le nom de neurostimulation électrique transcutanée (NSTC), ou par son sigle anglosaxon TENS (Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation).

Aucune hypothèse n’a pour l’instant été validée scientifiquement. L’hypothèse la plus avancée jusqu’à présent est que l’action contre la douleur serait due à une interférence entre les courants électriques et la conduction électrique du signal nerveux.

Les bienfaits empiriques de l’électrothérapie sont reconnus en France, et en 2009 la Haute autorité de la santé (HAS) a élargi à toutes les douleurs chroniques, sans précision, leur usage, tout en régulant strictement les modalités de mise en place pour pouvoir prétendre à un remboursement. À savoir la démonstration de l’efficacité du dispositif pour le patient au cours d’une phase de test[12].

Le patient doit, dans un premier temps, louer l’appareil, puis effectuer un suivi au cours duquel l’efficacité est mesurée (par une déclaration sur une échelle de douleur). Si l’évaluation est positive, le patient peut acheter l’appareil (qui coûte quelques centaines d’euros) et la CPAM rembourse une partie de l’achat[13].

Ceci explique sans doute que cette technique progresse lentement.

Une électrothérapie qui injecte un produit ?

Mais dans quelques pays, notamment l’Espagne, le principe de l’électrothérapie est utilisé pour injecter des molécules actives dans la peau.

Des patches contenant un produit, sont appliquées aux zones douloureuses, et un courant électrique est établi entre ces deux patches, à travers la peau.

Dans la série des patches disponibles, on trouve par exemple des extraits d’harpagophytum, souvent utilisé dans comme anti-inflammatoire naturel, notamment pour les troubles articulaires, ou de l’arnica montana.

Le principe est aussi utilisé en soins cosmétiques, avec par exemple du Kigelia Africana employé pour le contour des yeux, ou de la cannelle de Ceylan contre la cellulite.

Si vous êtes curieux, et si vous parlez espagnol, vous trouverez facilement des  exemples de cette approche sur Internet, en cherchant “iontoforesis” car c’est ainsi que les Espagnols appellent l’électrothérapie.

Je rappelle qu’aucune étude ne vient pour l’instant valider l’efficacité d’une telle technique, et encore moins sa supériorité par rapport à une supplémentation orale des mêmes substances actives.

Envie de marcher sur les  traces d’un champion ?

Certes, ces approches encore peu orthodoxes semblent fonctionner pour Rafael Nadal… un patient pas comme les autres, suivi par une cohorte de médecins.

Rendez-vous dans quelques années, pour savoir si la médecine des tennismen aura montré la voie à la médecine de tout le monde, en matière de suivi des troubles articulaires.

D’ici là, des solutions plus simples et éprouvées existent déjà, pour en prendre connaissance, vous pouvez cliquer ici.

 

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Bouillaguet
Bouillaguet
4 années il y a

Technique développée par un français dans les années 70 Ionocinese et qui fonctionne très bien. Le médecin était Bordelais

theric
theric
4 années il y a

bonjour
je viens de decouvrir l hydrotomie percutanée par le biais d une amie. cela irait bien à m. nadal. connaissez vous?
Au plaisir de vous lire
Corinne

Trebaol
Trebaol
4 années il y a

Pourquoi pas l’hydrotomie percutanee du Dr GUEZ? Actuellement, cette pratique est remise en cause par l’ordre des médecins mais à déjà fait ses preuves.

Billou
Billou
4 années il y a

La HAS existe toujours. Vous vouliez dire l’afssaps ?

Frédéric Forge
Frédéric Forge
4 années il y a
Répondre à  Billou

Bonjour Billou et merci de cette correction, vous avez bien sûr raison, je corrige.
Très cordialement

Bacigalupo
4 années il y a

Tout cela reste du business. Il n’existe aucune technique miracle. Le seul miracle c’est la vie dans une nature comprise et respectée. J’ai démontré dans mon livre « Lâchez-nous les abdos ! » Éditions du Rocher, que les contracture musculaires sont à l’origine des tendinites et des arthroses. Comment éviter les contractures ? En s’alimentant sainement. Non pas comme vous le dit la médecine, corrompue par l’industrie agroalimentaire et les labos, mais par la merveilleuse logique des conseils de France Guillain (« La Méthode » aux Éditions du Rocher). Nous sommes tous responsables de notre santé.

Maryse
2 années il y a

Je suis inondée de propositions santé et produits . Comment faire un choix? Problèmes articulaires et de cholesterol

BERNARD-LACAZE odette
BERNARD-LACAZE odette
2 années il y a

Ayant une gonalgie du genou droit depuis plus de 2 ans, je prends un traitement ARTINIUM 360 couplé par un 2ème traitement à base d’extrait de moules d’un autre laboratoire. Je ne souffre pas du tout, garde une grande mobilité mais ne peut faire de grands parcours (marche) , je dois ménager les efforts. Je suis très active vivant seule dans un petit village et peut vivre normalement, grande maison, animaux, jardin, potager en permaculture ….je veille néanmoins compte tenu de mon âge avancé à préserver mon immunité depuis plusieurs années, manger bio et vivant dans un environnement très planté… Lire la suite »

passeur 3
passeur 3
2 années il y a

Il-y-a une technique dont vous ne parlez pas et qui fonctionne très bien pour pas cher… c’est l’injection de quinton 2 à 3 fois en 3 semaines pour être débarrassé définitivement d’arthrite ou d’arthrose

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