Certains souvenirs d’enfance me reviennent parfois en mémoire et me font sourire avec une certaine tendresse aujourd’hui.
Voulez-vous connaître celui qui m’a inspiré cette lettre ?
Je me suis souvenu de mes visites hivernales chez mon médecin de famille et des questions qui me laissaient toujours un peu circonspect :
« Quelle est la couleur de tes mucosités quand tu te mouches ? »
« C’est liquide ? Épais ? »
Il me paraissait assez étrange, et pour tout dire un peu dégoûtant, d’aller voir ce qui finissait dans mon mouchoir lors d’un bon rhume.
« Mais pourquoi me demande-t-il ça ? », pensais-je systématiquement avec un gros point d’interrogation au-dessus de la tête.
Aujourd’hui, je sais pourquoi. Et je pose à mon tour ces mêmes questions, autrefois si gênantes, à mes propres enfants lorsqu’ils sont malades.
On évite le sujet… et pourtant
Il faut bien l’avouer : les fluides de notre corps ne sont pas un sujet de conversation très prisé.
Le mucus nasal, aussi appelé rhinorrhée, est une substance plus ou moins épaisse, à la consistance visqueuse.
Toutes les muqueuses de notre corps en produisent : les yeux, la bouche, les poumons, l’estomac ou encore les parties génitales.
Ce mucus peu ragoûtant joue en réalité un rôle très important.
Outre son rôle hydratant, il fait office de première ligne de défense contre les infections.
Il contient en effet des anticorps qui protègent contre les virus et les bactéries. Sa consistance forme une sorte de bouclier qui empêche les agresseurs potentiels, comme les allergènes par exemple, de pénétrer dans notre organisme.
En dehors de toute pathologie, le nez et les sinus produisent environ 1 litre de mucosité par jour.
En cas de maladie, les mucosités peuvent devenir plus épaisses et collantes. Elles provoquent alors une gêne au niveau des voies respiratoires.
Nous ressentons cet inconfort de manière évidente lors d’un rhume ou d’une bronchite : on respire mal, la toux est grasse, on se mouche constamment.
C’est certes désagréable, mais lorsqu’on s’attarde un peu sur la consistance et la couleur de ce mucus, cela permet d’avoir des informations assez précises sur le mal dont on souffre.
Un avantage non négligeable pour bien choisir le traitement adéquat.
Le système immunitaire nous en fait voir de toutes les couleurs
Entrons à présent dans le vif du sujet, à savoir la consistance et les différentes couleurs des mucosités.
Lorsque nous sommes malades, le système immunitaire mobilise des globules blancs pour combattre les pathogènes.
Ces derniers viennent faire leur travail sur le lieu de l’infection (les voies respiratoires pour les maladies hivernales), et le mucus, qui contient lui aussi des agents anti-infectieux, devient alors plus épais et plus abondant.
Tous ces agents de défense produisent des enzymes qui peuvent colorer le mucus et ainsi nous donner une idée précise du mal dont nous souffrons.
Dans un article paru dans The Conversation, le professeur Samuel J. White et son confrère Philippe B. Wilson expliquent à quel point l’aspect de notre mucus est révélateur.
Ils nous apprennent que le mucus clair est celui que nous produisons tous, y compris lorsque nous sommes en bonne santé.
Il est principalement composé d’eau, de protéines, de sels et d’agents anti-infectieux.
Les allergies et les premiers stades d’une infection virale peuvent provoquer une surproduction de mucus clair.
Lorsque le mucus devient plus trouble, plus abondant et plus épais, il indique une infection, comme un rhume.
À ce stade, le système immunitaire commence à s’activer plus sérieusement.
Le mucus jaune est le signe que votre système immunitaire combat activement une infection essentiellement virale (comme la grippe et la plupart des virus respiratoires).
Les globules blancs libèrent alors des enzymes qui donnent au mucus sa couleur jaunâtre.
De façon générale, vous remarquerez que lorsque vous êtes enrhumé, la couleur évolue au fil des jours.
Le mucus, transparent au départ, s’épaissit progressivement et vire souvent au jaune.
C’est un processus tout à fait normal.
Des vertes et des pas mûres
Les mucus verts, rosés ou noirs sont, en revanche, des signes de pathologies plus graves ou spécifiques.
Le mucus vert résulte d’une réponse immunitaire intense.
C’est une enzyme produite par les neutrophiles (un type de globule blanc) qui génère une molécule spécifique et qui donne cette couleur au mucus.
Il indique donc la plupart du temps une infection bactérienne sévère mais aussi parfois une forte réponse immunitaire à des agents pathogènes viraux.
En général, une forte fièvre accompagne ce genre de production de mucus, et il est recommandé de consulter un médecin.
Une teinte rose ou rougeâtre du mucus est due à la présence d’un peu de sang.
Rien de grave cependant, ce sang provient la plupart du temps d’une irritation des muqueuses nasales (lorsqu’on se mouche souvent par exemple).
Un écoulement nasal plus foncé qui vire au brun résulte de l’inhalation de fumée ou de poussière.
Attention toutefois : si vous n’avez pas spécialement été exposé à ce genre de pollution, il se peut que cette couleur résulte d’une inflammation prolongée.
Prudence donc.
En cas de mucus noir il faut absolument consulter car il peut s’agir d’une infection fongique potentiellement grave ou d’une exposition prolongée à des polluants.
Et vous ?
Comme moi, êtes-vous resté longtemps ignorant des messages que nous envoient nos mucosités nasales ?
Allez-vous désormais y prêter plus d’attention ? J’attends vos réponses en commentaires !
Bonjour Laurent.
Effectivement je trouve très intéressant ce message sur les différents mucus de notre corps…
Informations à savoir…pour reconnaître notamment durant l’hiver les affections que nous pourrions avoir…
Très utile…
MERCIIIIII
Bonjour Laurent,
Oui, la question du mucus est très intéressante, et je crois, aussi, importante.
De mon côté, lorsque le mucus est très gras et gênant et qu’il a de la peine à s’évacuer, il me semble alors qu’il se trouve très haut dans le nez, probablement dans les sinus. J’ai pris l’habitude dans ce cas de pencher la tête en avant et même en bas, et au bout d’un moment je peux me soulager en me mouchant. Plusieurs fois par jour si nécessaire.
Merci pour tous vos messages!
Très intéressant,
mais quid de la ‘goutte au nez’ quotidienne?
et si celle-ci est accentuée au moment d’aller à selle?
Super intéressant…merci
j aimerais avoir des explications concernant la salive
pourquoi n ai -je plus de salive
Je suis très attentive à la couleur du mucus sauf quand je dit à mon médecin que j’ai du mucus couleur brun il me dit cela n’est
Excellent article. Je fais attention à ça depuis des années et soigne les rhumes fonction.
Bjr votre article a retenu toute mon attention, j ai appris sur « le mucus » je n ai jamais eu de rhumes, ni autre PB ORL , ni pulmonaire de ma vie, aucun bobo hivernal, à la grande jalousie de mon entourage. Je trouve très judicieux que vous leviez le voile sur un sujet jamais abordé, pourquoi tout liquide qui émane de notre corps prend t il connotation « tabou » degoutant ? Lorsque l on aime son corps on doit l aimer en integralité. Bonne santé à tous.
J’ai toujours prêté attention aux mucus; défaut professionnel (quand on a soigné des gens pendant des décades dans les hôpitaux).
L’asthme, en cas de crise, provoque aussi beaucoup de mucus, celui-ci est blanc et propre, mais c’est un peu angoissant, car plus vous toussez, plus il en vient !
Cordialement,
Article très intéressant sur la couleur des mucosités nasales qui nous indique le degré de la pathologie.
Cependant j’aurais rajouté les mucosités par la gorges qui prennent les mêmes couleurs lors des crachats si l’on est infecté uniquement au niveau de la gorge. C’est pas très ragoûtant je vous l’accorde mais c’est aussi une réalité.
Merci Laurent 👍
Je vis avec mon mucus que je crache… Que j’avale parfois, pas le choix 🤗 ! Et je voudrais savoir les inconvénients ou avantages à cela…
Merci merci 😀
Marie 🐢